Ali Amzine : "Le Maroc est devenu un modèle africain de développement"
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- 02 avril 2018 --
- Opinions
L’entrée du Maroc comme membre de la Communauté Economique des Etats Afrique de l’Ouest se fait encore désirer. Annoncée pour le 16 décembre 2017 et finalement repoussé « pour voir plus clair » tarde toujours malgré les promesses fermes de certains chefs d’Etat et même du président du parlement de cette Communauté qui ne cesse de confirmer l’entrée imminente du royaume.
L’accélération de la stratégie d’étendre son marché et son influence fait-elle peur au point de confondre la stratégie marocaine à de la conquête ?
Et pourtant, depuis longtemps, « le Maroc a toujours montré un visage avenant, une ouverture sur le monde, un pays sympathique parmi les pays du Maghreb », disait Gilles Atayi directeur du think thank ivoirien, G&A Africa Consulting.
Par contre certains pensent toujours que la stratégie n’est pas gagnante entre le Maroc et la CEDEAO dont les échanges commerciaux à 7 contre 1 sont largement favorables au royaume.
Néanmoins pour l’équilibrage entre le Maroc et le reste du continent, la CGEM avait lancé en 2015 des groupes d’impulsion économique : Maroc-Sénégal, Maroc- Côte d’Ivoire, qui permettaient de discuter et voir comment impulser les relations afin d’équilibrer les échanges entre les secteurs privés des différents pays.
PanoraPost décrypte les enjeux en interview Grand format en trois volets avec M. Ali Amzine (ci-contre), écrivain, économiste, formateur et animateur de séminaires en communication et en intelligence collective
Pour ce premier volet, M. Amzine répondra sur la stratégie marocaine qui est assimilée ailleurs à une conquête plutôt qu’un partenariat. Eclairages.
Ali Amzine: Le continent africain du 21ème siècle a beaucoup avancé et largement changé, il s’est engagé dans ses mutations démocratiques, économiques et sociales avec sa nouvelle génération de dirigeants au pouvoir, et il persiste à agripper la voie de son émergence.
Et la diplomatie marocaine en Afrique subsaharienne évolue dans cette nouvelle réalité. Elle est une composante de l’orientation royale de la projection marocaine vers tout le continent africain, une projection sincère et transparente que ce soit envers l’Afrique de l’ouest francophone ou envers l’est africain.
Elle incarne et personnifie une démarche énergique et performante, comme elles reflètent la position de leadership du monarque, grâce aux tournées royales, comme elle prouve l’exemple du royaume comme modèle en la matière, après que le marché maghrébin intégré, tant voulu par le Maroc, s’est avéré figé et affecté par l’inertie, par le manque de vision et par un certain alanguissement des volontés voisines.
La projection marocaine vers le continent a pour finalité d’Investir en Afrique et pour l’Afrique, avec la conviction royale, hautement humaine et avenante, de donner à l’Afrique, d’épauler l’Afrique et de partager avec l’Afrique; avec un engagement de Co-développement durable et humain envers le continent, dans une approche innovante qui veut que la valeur ajoutée soit désormais partagée et basée sur le principe de la création de richesses communes des pays africains.
Le souverain veut que le Maroc incarne, par cette orientation irréversible, le rayonnement séculaire et l’action du royaume au continent qui date de bien longtemps dans son histoire.
Et la vision royale de la coopération sud-sud en Afrique, est fondée sur le partage de l’expérience acquise dans les divers domaines, agricole, minier, industriel, en mode de gouvernance, en formation, ou encore en promotion de l’investissement, comme en urbanisation et en développement urbain.
L’importante implication des opérateurs marocains et leur forte présence dans les économies africaines, et qui ont fait du royaume, le premier investisseur en Afrique de l’Ouest et deuxième investisseur du continent, avec une forte volonté de devenir le premier, que ce soit au niveau des centaines de contrats de partenariats d’infrastructures, de projet industriels en joint-venture, de chantiers touristiques et d’habitat social, de projets environnementaux et énergétiques et tant d’autres secteurs économiques et sociaux que le souverain a couronnés, par le gazoduc offshore, géant et pharaonique pipeline qui bordera toute la côte Ouest-africaine, vouée désormais à une transformation profonde, économique et sociale.
La diplomatie royale, ne fait que réaffirmer son ouverture séculaire et inaliénable sur le monde et en premier lieu sur sa terre de prédilection, une diplomatie de conception dotée d’un discernement et d’une clairvoyance responsable et courageuse.
Et nous savons que le Maroc possède désormais, des atouts et des capacités pour soutenir les pays africains dans la croissance de leur potentiel énergétique, le développement de leurs économies et leurs compétitivités, à travers des partenariats de coopération dynamiques et multi sectoriels, que ce soit dans l’agriculture, les techniques artificielles de drainage des pluies, l’élevage, les infrastructures, le domaine bancaire et financier, le renforcement des compétences institutionnelles et administratives, la bonne gouvernance et la sécurité.
Le Maroc, devenu un modèle africain de développement, il peut servir d’exemple et aussi de locomotive pour le continent, et en premier lieu pour les pays frères africains dont la situation économique et sociale pousse les populations vers la fuite migratoire.
La relation très forte entre la monarchie marocaine et l’Afrique, de dimension spirituelle et humaine, a toujours impulsé au Maroc une volonté et une disposition naturelles, d’opérateur continental qui aspire à apporter un renouvellement dynamique à la région, dans l’esprit du rôle historique millénaire que jouait l’empire chérifien dans le commerce et dans la politique africaine, comme dans ses liens d’amitié et de solidarité séculaires.
Le discours royal du 41ème anniversaire de l’illustre Marche Verte en 2016 depuis Dakar au Sénégal, consolide à la fois cette réalité ancestrale, aussi bien que la nouvelle vision de la dimension royale du souverain, comme unificateur et comme rassembleur de nos pays.
Un discours souverain qui pour la première fois, est adressé au royaume et au monde entier depuis un pays africain et hors du territoire marocain, et qui interpelle tout africain, vers l’union et la solidarité, afin que le continent ait la voix qu’il mérite au podium international.
(1/3) Propos recueillis par Mouhamet Ndiongue
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